Léocadie Etcheverry, troisième du nom, est née pour résumer le 27 avril 1990 à Biarritz. Un beau cadeau pour ses parents. Je vais faire court, parce qu'une naissance, n'est qu'une naissance après tout, que dire de plus?

Les gens sont là, autour d'un berceau rose, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre. Cette petite fête est pour l'arrivée du bébé, qui se trouve dans un berceau, qui lui se trouve dans la salle des femmes. Les hommes, eux fumes des cigares tout en discutant, les sujets de conversation ne sont pas les mêmes, pour les femmes et les hommes... Pff, ce genre de scène se passe dans les contes, comme dans la Belle et le Clochard, mais pas dans la réalité. Peut être dans la haute société et encore, de nos jours on envoie un faire part et c'est tout, un baptême pour les croyants et pour d'autres une fête, ou une fête prénatale. Mais tout cela s'est déroulé pour Léocadie, cette jeune fille est née à trois heures du matin, après un long travail de la part de sa mère. Pour le plus grand bonheur du couple. C'est comme ça que tout commence, dans les contes il y a « il était une fois », on pourrait le mettre car elle a été accueillie comme une princesse au sein de la famille. Enfin, passons.

Après son arrivée au monde Léocadie, fut mise en soin maternité et au bout d'une heure elle pouvait voir ses parents. Comme tout bébés, le premier réflexe qu'elle eut c'est d'ouvrir les yeux, mais la petite ouvrit grand les yeux, comme si elle voulait découvrir le monde ! Ce qui est le cas, si on peut dire. La fillette, resteras deux semaines à l'hôpital puis elle fut ramenée chez elle, par ses parents bien évidemment. Pas dans une belle maison, pas une villa, ni un manoir ce qui peut paraître étonnant, car ses parents sont extrêmement riche. Oui vivre dans ces petites choses étaient impensable pour eux, alors ils ont fait construire une maison un peu excentrée de Biarritz à la pointe de la mode. Le sobre et le naturel, ils ne connaissaient pas apparemment.

Son petit frère est né lorsqu'elle avait cinq ans. Un vrai bout de chou ce gamin, avec des grands yeux noisettes comme sa sœur, elle se voyait déjà jouer à la poupée avec lui le chouchouter. Elle fut tellement heureuse d'avoir un petit frère qu'elle ne dormit pas de toute la nuit le jour de l'accouchement. S'en suivent de ce petit texte narratif des anecdotes.

Papa, maman, mon frère Max, ma cousine, et ses parents et moi sommes partis en Provence dans une grande maison de vacances. De la verdure, la plage, les pique nique et nos après midi seules. Je m'en souviens encore. Nous étions restées toute la journée ensemble, moi, ma cousine et mon frère qui avait à l'époque 2 ans, nous 7 et demi. Il était bruns avec des yeux verts hors du commun, on était deux filles.

COUSINE- Allez viens on lui met plein de maquillage!
LÉOCADIE - Je sais pas, c'est un garçon quand même.
MAX - Non, je veux pas !
COUSINE- Allez Max assied toi !
LÉOCADIE - Oui tu vas être beau!

LES PARENTS - Les enfants! A table! Plus vite! -rentrant dans la chambre- Léocadie Etcheverry pose ce rouge à lèvre tout de suite!

Et on l'a déguisé en fille. Un bon souvenir certes, bon après, on s'est pris la rouste de notre vie et on a dut le démaquiller, il a été traumatisé à vie je crois le pauvre. On a souvent passés nos vacances ici avec mes parents dans cette grande maison, avec ou sans la famille, cela dépendait des occupations de nos familles. Très vite mon petit frère a grandit, on en rigolait longtemps après cette petite expérience.

26décembre1999.

cher journal, maman m'a enfin acheté un journal, il faut dire que je l'attendais depuis longtemps. Papa s'est moqué de moi alors je ne l'ai pas très bien pris, je suis super contente, je vais pouvoir dire tout ce que je pense. Hier j'ai fêté Noël alors il y avait toute la famille et même mon meilleur ami. C'était vraiment super. je suis tout de même un peu triste de les voir partir si vite. L'été c'est dans tellement longtemps que d'ici là on se sera oublié peut être. Je suis fatiguée, je vais me coucher..Je parle à un journal comme si je parlais à maman, je suis folle peut être.

J'ai toujours vécu dans un monde très fermé. Je n'ai jamais été à l'école primaire, encore moins en maternelle. J'ai reçu toute ma culture dans une bulle l'extérieur du monde. Je n'ai jamais osé l'éclater. On m'a toujours considérée comme la petite princesse de la famille. Et pourtant je n'ai jamais aimé ce rôle qu'on m'a donné ... Seulement cette année là un drame se produisit, le jour de son anniversaire celui de ses 10 ans, dans notre maison en Provence.

27avril2000.

Mon anniversaire enfin, un gros gâteau devant moi, j'étais si heureuse. Seulement je ne voulais pas souffler mes bougies maintenant. Toute la famille était présente, enfin, presque! Ils me regardaient avec des yeux ébahis, un peu moqueur sur les bords.

MAMAN - Allez ma puce souffle tes bougies mon ange .
PAPA - Oui, pourquoi hésites-tu? Le feu te fait peur?
LÉOCADIE - Maman, papa, il manque mon petit frère vous savez.
LA FAMILLE - Oui c'est vrai, où est passé ce garnement?
LÉOCADIE - Il est resté dans le domaine mais je ne sais pas où..

Je n'ai jamais soufflé mes bougies, après des heures de recherche, puis avec la police, on a retrouvé mon frère noyé dans le lac de domaine, accident domestique l'affaire fut classée. Et plus rien ne fut pareil, on a commencé à dire à leur retour à Biarritz que c'était Léocadie qui l'avait poussé, d'autres que les ce furent les parents.

C'est à partir de cette époque que Léocadie est devenue renfermée. Ses parents lui ont fait prendre des cours à domicile, l'ont laissée enfermée pendant des années. J'ai même eu une femme de chambre/nourrice avec qui j'étais très liée, elle faisait tout, elle me coiffait. De plus l'adolescence approchait à grands pas alors elle se posait tant de questions. Léocadie est restée pendant 5-6 ans enfermée dans son cocon, le chat et la nourrice, Dorotha.

23mai2002.

cher journal, maman veut absolument que j'aille à ce stupide anniversaire. Je n'ai pas envie. Juste pour faire la belle, et être la coqueluche de toutes les autres mamans. En plus ces filles là, je les connais même pas, elle vont au collège voisin, et moi je suis enfermée. Je ne suis pas faite pour ce monde là. Je ne veux pas les connaître. J'en ai marre. En plus papa est du côté de maman. Dans deux mois c'est les vacances, j'ai hâte. Nous allons rire aux éclats.

Et comme tous les étés nous sommes allés en Provence. Un grand domaine sur plusieurs hectares, avec des terres viticoles. C'est un grand manoir avec des allées de verdure. Superbe. Je pourrai vivre là-bas si je le souhaitais, mais bon, je n'irai pas m'incruster dans cette paix si respectable.

Après des années primaires très prolifiques et merveilleuses, je suis entrée dans le cycle collège à domicile. Cette époque se passa à merveille. Je ne connaissais toujours pas grand monde, même dans la grande ville qu'est Biarritz. Par la suite j'ai voulu sortir de ma petite coquille, avec l'adolescence qui venait à grands pas. A cette époque je me suis très vite liée avec Dorotha, la femme de chambre de la maison, ouais je sais mes parents trop occupés pour moi. Elle me coiffait souvent même quand j'avais 15 ans. Elle avait toujours voulu être coiffeuse.

LÉOCADIE - Dit Dorotha, tu crois qu'on peut faire réellement ce qu'on veut dans la vie?
DOROTHA - Je ne sais pas, je pense que oui si on le veut.
LÉOCADIE - J'en ai marre de rester enfermée ici, cloîtrée j'ai l'impression de ne jamais avoir vu le monde extérieur.
DOROTHA - Ma belle, exprime ton désir à tes parents et tu verras bien.

J'ai fini par rentrer dans un petit lycée de la bourgeoisie de la ville. Et ma vie a changée. Toujours aussi assidue et intellectuelle, je me suis faite prendre au jeu de l'intello de service et il faut dire que j'ai été servie. Et pourtant c'est en seconde que j'y ai rencontré l'amour, enfin, je pensais que ça l'était.

AMI(E)S - Hey Léocadie! Tu fais une soirée pour ton anniversaire?
LÉOCADIE - Je ne pense pas, il y a mes parents et ...
AMI(E)S - Allez, c'est tes quinze ans non?
LÉOCADIE - Si vous voulez.

Et elles piaillaient, toutes entre elles. A vrai dire je n'ai jamais été très fêtarde, j'ai toujours été considérée comme la première de la classe assez jolie mais nunuche. On a jamais fait attention à moi tout n'était qu'apparence. C'est comme ça, que je me suis faite enrôlée pour cette fête d'anniversaire, qui n'était pas très saine. C'était ma première soirée. Et finalement j'ai apprécié, moins certaines de mes ami(e)s. J'y ait bu et fumé pour la première fois il me semble, une fille que je ne connaissais pas a fait un coma éthylique enfin, un malaise, une soirée mouvementée. Et puis j'ai dormi avec un ami, dormi je confirme. Voilà ce que ça a donné la semaine suivante. Dans les couloirs, tout ressemblait à cela:

AMI(E)S - Léocadie, t'a pas honte de passer après tes copines?
LÉOCADIE - Comment ça?
AMI(E)S - Allez, avoue, on sait tous pour toi et Maxime dans le lit, samedi soir.
LÉOCADIE - Mais on a fait que dormir...
AMI(E)S - Tu parles biatch, assume un peu tes conneries.

Et c'est comme ça que je me suis renfermée, et plus personne ne m'a parlé, excepté Maxime qui s'est rallié à ma cause par la suite. Puis on est sorti ensemble par la suite, quelque chose de beau, de fusionnel, un premier amour. C'est d'ailleurs pour cela que je l'ai emmené l'été en vacances avec moi. Voilà le lycée n'a pas été si fantastique qu'elle le pensait. Après s'être complètement remise, elle s'est remise à la couture, au stylisme. Elle a dit à ses parents qu'elle partait du cocon à 18 ans à peine. Elle a donc débarqué avec ses petites valises à l'aéroport de Paris. Il faut dire qu'au début c'était pas vraiment très facile. Puis en allant d'ateliers de couture en atelier de couture, elle a rencontré son petit ami actuel, photographe. Fusionnel, il l'a acceuillie chez lui en plein Londres, et depuis, ils vivent leur petit idylle à eux.. Que lui réserve la vie, seul l'avenir nous le dira..