Je me levais tout juste. La veille, j’avais fait un peu trop fort sur l’alcool et me voilà maintenant avec un horrible mal de crâne. J’avais un énorme troupeau d’éléphant qui s’était mis à courir d’un seul coup. Pour dire que c’était atroce. Il est rare que je m’en rende ivre à ce point là. Mais la veille, le fait d’être en bonne compagnie et de profiter d’un moment comme celui-là avait fait que je m’étais lâché et je m’étais amusé. Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Puis la veille, j’avais eu fortement envie de m’amuser. Alors l’occasion avait été parfaite. Sans doute trop parfaite, puisque maintenant je souffrais horriblement. Mais je ne regrettais pas. Au contraire. Cette petite escapade le temps d’une nuit a eut la bonne idée de me faire oublier un peu ce qui me tracassait. Toute cette histoire avec Capucine avait le don de me fatiguer. Même si j’étais fou d’elle, le fait qu’elle me repousse sans même prendre le temps d’écouter ce que j’avais à lui dire, avait le don de m’exaspérer et de m’énerver. Mais je ne baisserais pas les bras. Jamais. Alors pour me changer les idées et penser à autre chose, j’étais sorti avec un ami. Et je ne le regrettais pas. J’avais passé ma soirée collé au bar, à commander des verres en tout genre. Puis j’avais fait la connaissance de quelques nouvelles têtes mais sans que ça n’aille plus loin. Les rencontres comme ça, dans un bar lors d’une soirée, ce n’est pas mon trip. Après avoir avalé pas mal de verres alcoolisés, mon pote m’avait gentiment ramené chez moi, voyant que je ne pouvais rentrer seul chez moi. Avant de me coucher, même s’il était près de six heures du matin, j’avais fumé une cigarette puis but un dernier verre. Ce n’était pas pour arranger les choses. Puis j’étais parti me coucher. J’avais dormi comme un loir, tellement j’avais bu. Je m’étais réveillé en sursaut, pensant que je dormais déjà depuis plusieurs jours d’affilés. J’avais posé mon regard sur le réveil, sur ma table de nuit. Il affichait 13h30. Je soupirai. Puis me levai avec difficultés. Je n’avais pas vu passer la matinée, ni m’étais rendu compte que je dormais si profondément. Une bonne nuit de sommeil n’a jamais fait de mal à personne. Mais lorsque j’avais ouvert les yeux, ce mal de crâne horrible était présent pour me rappeler de la soirée de la veille où j’avais énormément bu. Je ne m’en voulais pas. Non, j’avais juste profité de la situation pour m’amuser un peu. Ce n’est pas comme si j’étais rentré avec une charmante inconnue avec qui j’aurai pu passer la nuit. Pourtant, ce n’était pas les filles qui étaient venues me draguer qui avait manqué. Je vacillais. Sûrement les effets de l’alcool encore. Pour me rafraichir, j’avais immédiatement sauté dans la douche. Une bonne douche fraîche tenterait de me reprendre les idées en place et les yeux en face des trous. J’y restai un bon quart d’heure, profitant des avantages qu’une douche peut procurer. J’étais enfin sorti de cette dernière puis avait enfilé des vêtements dans lesquels je me sentais à l’aise. De toute façon, je n’avais pas l’intention de sortir. Même pas pour aller voir Capucine. De toute façon, tous les jours, elle me faisait comprendre qu’elle ne voulait plus me voir. Mais au fond, j’étais sûr que si j’arrêtais d’aller lui rendre une petite visite chaque jour, elle le prendrait mal et me détesterait encore plus. Aujourd’hui, j’avais décidé que je la laisserais tranquille. Sans doute qu’elle tenterait de m’appeler, ne me voyant pas débarquer chez elle. Je crois que je pouvais espérer encore longtemps avant qu’elle ne veuille m’appeler, pour me voir. L’après-midi se passa comme chaque lendemain de fête, je dois dire. Je profitais de la journée pour me remettre de ma soirée de la veille. Dehors, il faisait pourtant, un temps superbe, mais l’envie de sortir n’était pas là. Alors je restai chez moi, fumant des cigarettes les unes après les autres. J’avais envoyé un texto à mon pote qui m’avait convié à cette soirée, pour le remercier d’abord puis pour lui demander s’il allait bien. En réalité, je tournais en rond dans mon appartement. Même si je n’avais pas envie de sortir, je n’avais pas non plus envie de rester chez moi à ne rien faire. Je regardai l’heure. La pendule affichait dix-huit heures. Je m’étais rendu dans ma chambre, changer de tenue. Je voulais prendre l’air. Mon mal de crâne s’était estompé et j’avais une envie folle de respirer l’air extérieur. J’enfilai un polo lorsque j’entendis qu’on frappa à la porte de l’appartement. J’hurlai un « J’arrive. » digne de moi-même et me rendis à la porte. Je déverrouillai la serrure et ouvris la porte. Là, j’y découvris Elizabeth, assise à même le sol. Je mis à sa hauteur et posai mes mains sur ses bras. « Allez entre, Eli’. » Lorsque j’avais posé mes yeux sur la jeune femme, j’avais de suite compris le problème. Son problème. Elle s’était encore pris une de ses conneries, dont elle a l’habitude de prendre mais dont elle essaye de se séparer. En vain. Alors je lui venais en aide, tel un chevalier servant. Je l’adorais cette jeune femme. Si courageuse après les étapes qu’elle a dû traverser qu’elle donnerait à n’importe qui l’envie de l’aider à s’en sortir. Mais c’était plus difficile qu’on ne pouvait le penser. On rentra tous les deux à l’intérieur et je refermai la porte derrière elle. « Installe-toi. Tu veux boire quelque chose ? » Je l’aidai à s’asseoir sur le canapé. Vu comment elle était défoncée, elle avait légèrement du mal à se débrouiller seule.