Colleen Gabriel HORBES ”

ÊTRE COLLEEN C'EST avoir 20 ans •• être né(e) à Dublin le 23 août 1990 •• être célibataire, mais amoureuse •• être du XIIe arrondissement •• vivre à Paris depuis deux ans •• être lunatique, passionnée, jalouse, possessive, émotive, sensible, gentille, sociale, agréable, amicale, franche, blessante, rancunière, pessimiste, difficile à vivre, mystérieuse. favorite book ; l'Ombre du vent, Zafon favorite song ; Damien Rice - 9 Crimes passe-temps ; danser métier ou étude ; études de langues étrangères favortie colour ; violet favorite space in paris ; Les champs Elysées

Spoiler:

▬ Tu donnes et tu reprends... Si tu la veux vraiment, prouve le moi !

Ils s'aimaient. Je le sais, elle me l'a dit. Enfin, il y a vingt ans, elle en était amoureuse, comme personne n'aurait pu aimer quelqu'un. Pourtant, elle savait que sa vie ne pourrait continuer à ses côtés. Il était juste malade, condamné à rejoindre le Paradis puisque c'était son destin, puisque c'était la vie. Pourtant, quand elle lui a annoncé qu'elle était enceinte, elle l'a vu sourire pour la première fois depuis longtemps. Il suffit d'une chose pour redonner le goût de se battre. L'amour aurait pu suffire. En fait, il lui fallait autre chose, une preuve de cet amour, prouver au monde entier qu'ils étaient fait l'un pour l'autre et que personne ne pourrait prétendre qu'ils ne s'aimaient pas. La preuve est arrivée neuf mois plus tard, dans une ville d'Irlande appelée Dublin. Il y a vingt-ans, la vie était-elle si différente ou c'est aujourd'hui qu'elle diffère ? Une petite fille du nom de Colleen pointe le bout de son nez, ne gardant pour elle que les souvenirs d'un regard bleuté, d'un sourire incroyable et une présence, un parfum, un père. Des souvenirs inoubliables. Les seuls qu'elle a pu garder pour elle puisqu'il succombe à une maladie très rare deux mois après. Bon sang, pourquoi la vie nous ôte les personnes auxquelles on tien le plus ? Y a-t-il une justice ?

▬ Je t’aime plus que ma propre vie...

Elle le répétait tout le temps, avant que sa fille ne s'endorme. Toutes les deux, pour la vie. Jamais elles ne pourraient se quitter puisque de toute manière, elles sont face à une réalité. Aucune présence masculine. La jeune mère sait parfaitement bien que cela pourrait nuire à sa petite fille, mais pour le moment, elle ne peut pas faire autrement. Elle n'a que vingt-ans, le reste peut attendre. Elle a juste besoin de voir son petit bout grandir, devenir une petite fille qui lui en fera voir de toutes les couleurs, une adolescente qui aura son premier coup de foudre et son premier chagrin d'amour, tout comme une jeune femme qui lui dira que voilà, elle a eu sa première fois. Une femme, lui annonçant qu'elle a enfin trouvé l'homme de sa vie, lui présentera avec une demande en mariage qui suivra. Oui, elle voulait tout ça pour elle, en avait juste besoin pour se prouver qu'elle n'a pas eu tort de tomber enceinte pour marquer cet amour qu'elle ressentait toujours pour lui. Loin des yeux, près du coeur. Pour une fois, on peut modifier les dictons.
Les premières semaines sont difficiles, les premiers mois aussi. Elle passe son temps au travail et laisse le plus souvent la petite Colleen à la grand-mère, qui la garde avec un certain plaisir. Cette jeune mère s'enferme peu à peu dans un monde sombre, remplit de mauvaises choses. Jeunes et cons. Pour une fois que c'est vrai, qu'on ne peut pas le contredire. Mais elle voulait juste la rendre heureuse, lui donner tout l'amour possible, lui offrir les plus belles choses. Cependant, elle ne réalise pas tout de suite qu'un enfant n'a pas besoin de tout cela. Juste l'amour, le vrai amour maternel. Vivre l'émotion, ressentir le coeur de celle qui nous a mise au monde lorsque l'on est posé tout contre elle, attendre qu'elle nous prenne dans ses bras, quand elle nous borde, sentir ce doux parfum ... Peu de choses en soit. Le bébé grandit. Devient adolescent et toutes les attentes sur lesquelles on se fonde se voient bousculées. L'adolescente est blessante, l'adolescente souffre, mais ne le montre pas. L'adolescente a juste besoin d'une vie sans embûches.

Colleen n'est pas une adolescente facile. Disons qu'elle connait ce que l'on appelle la crise de l'adolescence et vit très mal cette période. A plusieurs reprises, elle fuguera sans donner de nouvelles à sa mère pendant près d'une semaine. C'est à ce moment qu'elle rencontre Adriaan. Un jeune homme dont elle tombera éperdument amoureux, prétendant seulement être son amie pour ne rien feindre du tout. Est-ce que ça marche ou non ? Elle l'ignore et n'aura pas le temps de le savoir puisqu'il lui annonce qu'il déménage en France, à Paris. La jeune femme lui promet de le rejoindre dès qu'elle en aura l'occasion ou plutôt dès qu'elle pourra. Un baiser comme geste d'adieu. Elle se souviendra toujours de ce jour. Elle savait que ce serait son seul et unique amour. Seulement le temps passe et les nouvelles ne suivent pas. Plus de réponses. La fin ?

▬ Bouches-toi les oreilles fort fort fort... Tu entends comme je t’aime ?

Cher journal,

J'ai fait le choix de venir ici. Il le fallait, j'avais juste besoin de le voir, de comprendre pourquoi je n'avais pas de nouvelles. C'est quand même incroyable comment une présence peut à tel point nous manquer. Je me suis toujours demandée si c'était de l'amour, si je ressentais réellement quelque chose pour lui ou bien si c'est juste mon esprit qui me joue des tours. Pourtant, j'avais toujours cette boule au ventre quand je le voyais, des palpitations étouffantes au coeur et je pouvais faire n'importe quoi à condition qu'il soit à côté de moi. Je ne connais pas l'amour. Je n'ai jamais vu mes parents s'aimer et ça en est frustrant. Je me souviens à peu près du visage de mon père, mais ça reste un souvenir difficile pour moi. Quelques photos ont toujours bordé la maison. Je crois aussi que ma mère n'a jamais su se remettre de sa mort et bien qu'elle commence à fréquenter de nouveaux hommes, je sais qu'elle ne pourra jamais aimer quelqu'un comme elle l'a aimé lui. C'est avec lui qu'elle m'a eu, pas avec un autre. Ils ont voulu laisser une trace de leur amour et je ne sais pas si je le leur ai bien rendu. Peut-être qu'en quittant Dublin j'ai pris un risque: celui de ne jamais la revoir. Elle a pourtant promis de venir me voir et moi aussi. L'excuse des études. Ce n'est franchement pas terrible. C'est juste comme ça que j'ai pu venir jusqu'à Paris, trouver un studio sympa dans le douzième arrondissement. Heureusement que j'avais entamé des études de langues étrangères, que j'ai eu l'occasion d'apprendre le français parce que je ne sais pas comment je m'en serais sortie autrement. Le principal c'est que je sois là, le retrouve et lui avoue tout. Mais bon, personne ne sait ce qui s'est passé durant toutes ces années. Peut-être rien, peut-être beaucoup.

ashley !! j'exigerais un lien x)
bienvenue =D