©laora « Comment ferons nous ? Il posera des questions un jour. » Ma mère, une femme admirable, même si elle n’a jamais réellement su comment gérer les choses. Quoi qu’il en soit, nous sommes il y a un peu plus de vingt trois ans, vingt trois ans et six mois, je vous passe le décompte des jours et des heures. Toujours est-il que ces gens assis dans ce salon aux murs d’une couleur indéfinissable et écœurante sont mes parents. Elizabeth et Gabriel Carmichael. Une française et un anglais comme on en voit peu de nos jours, des gens bien, élevés avec des valeurs qui feraient froid dans le dos à la jeunesse dorée dont je suis issue. Mes parents, riches, beaux, attirants, parfaits l’un pour l’autre. Ce genre de couple n’existe pas, du moins c’est-ce que chacun pense, et bien il existe, ce sont eux, ces adolescents amoureux depuis leurs dix sept ans, qui finalement décidèrent de se marier à l’âge de vingt et un ans. Un amour épique, espéré par leurs familles respectives, voyant ceci comme le mariage parfait. Ils avaient raison d’espérer, mes parents étaient un couple heureux, brillant. Quoi qu’il en soit, au bout de six belles années de mariage, ils apprirent qu’avoir des enfants ne faisait pas parti de ce qu’ils pouvaient faire. Alors quel choix restait-il ? L’adoption bien sur. Voilà comment ils se retrouvèrent ici, l’histoire en elle-même est assez longue, une gamine de seize ans enceinte, décidant de faire adopter son bébé, ne voulant pas gâcher sa vie… mais pour mes parents c’était une chance incroyable. Ils signèrent les papiers ce jour là, acceptant de prendre ma petite personne chez eux, de m’élever comme si j’étais leur fils. A cette époque je n’étais âgé que de six mois à peine, mais dès que je fus dans leurs bras, mes parents m’aimèrent comme leur propre enfant. Ma mère avait tout de même de nombreuses inquiétudes, comment me dire qui je suis réellement, comment expliquer que ma mère m’aie abandonné sans même laisser un nom…
« Ne t’en fais pas, nous avons le temps de nous préparer à cela. » Mon père est un homme pragmatique, plus posé, jamais il n’a pris le temps de se demander comment ils feraient, parce qu’à cet époque la question ne se posait même pas.
« J’espère qu’il comprendra, qu’il ne doutera pas de notre amour pour lui. » Ma mère, toujours inquiète du si, pourquoi, comment… Un cœur en or, voilà ce qu’elle possède, voilà ce qui lui donna peur de ma réaction durant toutes ces années.
« Chérie je t’en pris. Nous lui dirons dès qu’il sera prêt, et crois moi cet enfant ne pourra jamais douter de notre amour, il sera bien trop aimé. » Mon père disait vrai, j’ai eu une chance folle, mes parents m’ont aimé d’une façon inconditionnelle, m’ont donné tout ce que je pouvais désirer, faisant de moi un homme complet et surtout ayant des valeurs. L’argent change le cœur d’un homme, voilà ce qui disait ma mère, et elle mit un point d’honneur à m’élever comme il fallait, me démontrant que notre argent ne nous donnait pas le droit de nous sentir supérieurs à d’autres, de penser que nous pouvions faire d’eux ce que nous voulions.
« Tu as raison. Regarde le, il est magnifique. » Ce sourire qu’elle avait ce jour là, ce même sourire que je vis tous les soirs en allant me coucher, chaque matin au petit déjeuner, et cela pendant des années. Ce sourire qui est tout ce que j’aimerais revoir, tout ce qui me manque. Son parfum, son sourire, ses yeux, son rire, toutes ces petites choses qui nous manquent, nous blesse, nous tue à petit feu depuis dix ans.
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« Maman ! Je veux jouer encore un peu s’il te plait ! » Je n’étais âgé que de sept ans à l’époque, je me rappelle encore les arbres rouge et or dans le jardin de notre propriété, du bruit de la voiture de mon père arrivant dans l’allée de graviers, je me rappelle l’odeur des fleurs de ma mère, de ses rosiers, du poulet mijotant dans le four, du citronnier dont la senteur nous parvenait de la grille à l’entrée de notre maison. Tout cela est tellement clair dans mon esprit, je peux presque toujours sentir le parfum des rosiers, de la brise sur mon visage, s’engouffrant par la fenêtre du salon entrouverte.
« Jules, je t’ai dis que papa arrivait, nous devons passer à table. Allez va ranger ça. » Je baissais la tête, prenant un air penaud sachant que ma mère ne me résistait pas lorsque je faisais cela. Oh avec le temps elle avait appris à m’amadouer elle aussi, seulement mes années d’expériences me rendaient bien plus malin.
« Bon, si tu obéis, je te laisserais rejouer un peu après le diner. » Je souriais, satisfait de ma petite magouille et embrassais ma mère avant de monter dans ma chambre. Je me sentais léger à cette époque, mon sourire ne me quittait pas, j’avais cette sensation que l’amour de ma mère, celui de mon père, était tout ce que j’avais, tout ce qui me rendait heureux. J’avais sans doute raison, je sais aujourd’hui que ce sentiment d’amour que je ressentais était le plus beau de tous, un sentiment que je n’ai pas ressenti si fort depuis toutes ces années. Ce soir là n’est pas un souvenir des plus heureux, de moins la suite de ce souvenir. J’aurais aimé ne garder que cela, ma mère ma souriant, me donnant ce que je voulais avec ses propres petites conditions, son regard lorsqu’elle me souriait, son parfum de rose et de miel. Mais non, les souvenirs sont là, on ne les choisit pas, même si l’on voudrait parfois en changer la teneur.
« Arrête Gabriel, je t’en pris ! » Je me rappelle avoir entendu la voix de ma mère du premier étage, je sais qu’elle tentait de ne pas parler trop fort, de ne pas m’inquiéter mais j’étais attentif, j’avais entendu ses mots, et rien ne m’échappa, je sortais de ma chambre, ne faisait pas trop de bruit, j’allais m’assoir dans les marches, je me rappelle le marbre froid à travers mon pyjama, je me rappelle encore les barreaux glacés entre mes doigts. Mais surtout je me rappelle les larmes sur le visage de ma mère, la colère sur les traits de mon père.
« Je dois le faire ! Il est grand maintenant, il le faut ! » Ma mère pleurait encore, je ne comprenais pas, pourquoi se disputaient-ils ainsi ? Jamais un cri n’avait résonné dans notre maison, je n’avais jamais vu ma mère pleurer, mon père haussait la voix. Cela ne faisait pas parti de mon monde, et je ne le comprenais pas.
« S’il te plait ! Je ne veux pas ! Il est heureux, et je ne veux pas qu’il sache, il est mon fils tu entends ?! » Je voyais ma mère passait de l’inquiétude à la détermination, les larmes ne coulaient plus, elle était devenue redoutable et son regard me fit peur, pour la première fois de ma vie.
« Tu te rends compte de ce que tu fais ! Tu ne peux pas lui cacher, il t’en voudra si tu fais ça ! » Mon père avait laissé sa colère lui échapper et désormais il semblait le plus censé d’eux deux. Je n’avais que sept ans pourtant je comprenais qu’ils parlaient de moi, qu’ils devaient me cacher quelque chose, les larmes étaient au bord de mes yeux et je retournais dans ma chambre, m’enfermant à clé je mettais la musique à fond, n’entendant plus les voix de mes parents, ne répondant pas aux coups à la porte quelques minutes plus tard.
©laora « Où est-ce que tu étais ? » J’étais dans de beaux draps. Quel heure était-il ? Environs deux heures du matin, et je rentrais en douce. Du moins j’avais bien essayé, c’était sans compter sur ma mère… J’avais peut être un peu abusé, je n’avais que quatorze ans et bien sur le fait de rentrer chez moi si tard n’allait pas m’attirer beaucoup de sympathie.
« Je… j’étais avec des copains. » Je savais que je ne m’en sortirais pas si facilement, seulement pour mon jeune âge j’avais déjà beaucoup d’aplomb peut être même un peu trop d’assurance… Je n’étais pas un gamin imbus de lui-même ou même prétentieux, mais voilà je me savais aimée par ma mère et je savais que je n’aurais pas vraiment d’ennuis, si ce n’est peut être être privé de jeux vidéos pendant une semaine, rien d’insurmontable et cela valait vraiment le coup !
« Et tu crois que cela suffit ? Monte dans ta chambre ! Il est tard on en parlera demain matin ! » Ma mère semblait énervée mais ce qui me frappa plus encore, fut la déception dans son regard. Je montais dans ma chambre sans dire un mot. Cela faisait quelques temps maintenant que tout n’était pas beau et heureux à la maison. Je me savais devenant bien trop casse pieds, rebelle, mais je ne pouvais m’en empêcher, je voulais vivre une vie tout autre que la mienne, du moins en dehors de la maison… Mais ma mère, elle ne comprenait pas, parfois je surprenais son regard, j’y voyais de l’inquiétude, je comprenais sans qu’elle n’aie à me le dire qu’elle se posait des questions. Cette nuit là je m’endormis simplement, loin de me douter de la vérité, loin de savoir ce qu’il se passerait vraiment quelques jours plus tard. Je rentrais à peine du collège, j’étais de mauvaise humeur, faute à mon professeur de chimie ayant décidé de faire de ma vie un enfer.
« Jules chéri, viens t’assoir s’il te plait. » Je vis ma mère assise dans le canapé, mon père assis dans le fauteuil paternel, celui auquel je n’avais pas le droit de toucher, seulement de le regarder. Je posais mon sac à mes pieds, les regardant avec suspicion, cela ne leur ressemblait pas, ce genre de comportement, le complot me venait en tête, ils allaient me faire passer un sale quart d’heure pour mon petit écart de la semaine passée, j’en étais persuadé. Ma mère me jeta un coup d’œil, m’intimant de m’assoir. Je m’exécutais, malgré tout près à me lever et à filer dans ma chambre à n’importe quel moment.
« Jules. » La voix de mon père trancha l’air, sa voix grave me faisait parfois peur, comme si chacun de ses mots avaient le pouvoir de me tuer. Quoi qu’il en soit, je tournais les yeux vers lui, il était grave et sérieux pourtant ses yeux me montraient surtout de l’amour, et une profonde inquiétude.
« Il y a une chose que l’on aurait du te dire depuis longtemps mais… » Son regard alla jusqu’à ma mère qui baissa les yeux instantanément.
« Nous n’avons pas eu le courage de le faire, nous n’avons jamais trouvé le bon moment… mais il est temps maintenant, tu as le droit de savoir la vérité. » Ma mère passa une main sur son visage, elle était nerveuse, inquiète, et elle leva les yeux vers moi, me souriant même si son regard restait triste et inquiet.
« Chéri… tu sais que nous t’aimons plus que tout. Tu le sais ça ? » Je la regardais perplexe mais je hochais la tête, bien sur que je le savais, personne n’avait jamais aimé comme mes parents m’avaient aimé j’en étais encore persuadé à cette époque. Ma mère ouvrit la bouche à plusieurs reprises, mais aucun son ne sortait, elle retenait ses larmes et ne parvenait pas à me dire la vérité. Mon père prit la relève pensant sans aucun doute que faire de belles phrases, et ménager l’effet de cette nouvelle n’était plus nécessaire.
« Tu es un enfant adopté Jules. »****************************
« Jules, il faut que tu sorte de cette chambre. Ce n’est pas bon pour toi de rester enfermé. » J’ai cette impression, celle que l’on a lorsque l’on pense être entre le rêve et la réalité, lorsque l’on se sent comme aspiré par l’un ou l’autre, sans réussir à réellement savoir où l’on est. Je suis dans cette situation, et pourtant je ne dors pas, je le sais, je peux le ressentir. On ne souffre pas quand on dort, on est en paix, la peine, la colère, tout cela n’est rien lorsque l’on rêve, que l’on peut pendant quelques heures, faire abstraction du monde réel, celui qui continue à tourner quoi qu’il arrive. Mais je ne dors pas. Je peux sentir la colère en moi, la peine, toutes deux refusant de me quitter, depuis presque une semaine maintenant, je vis avec elles, omniprésentes, difficiles à oublier. Il y a une semaine que j’ai cru perdre pieds pour de bon, je ne suis pas un homme lâche, faible, je ne l’ai jamais été, d’ailleurs ma mère, ayant eu la bonne idée de me nommer Gabriel à ma naissance, m’a pourtant toujours dit que j’étais le plus fort, le plus robuste, celui qui encaisse sans faillir. Le plus fort. Cette réalité, j’ai grandi avec, pensant qu’elle était bel et bien réelle, pourtant aujourd’hui je n’en suis plus si sur. Je ne pourrais dire depuis combien de temps je suis enfermé ici, dans cette chambre, il fait sombre et il y a une forte odeur de renfermé. Pourtant cela ne me dérange pas, cela ne me frôle même pas, je ne suis pas sur de sentir quoi que ce soit, si ce n’est mes émotions qui semblent décuplées, plus que jamais. Moi qui plus d’une fois suis passé pour insensible, me voilà être tout le contraire. Je ne suis pas un ermite, je suis quelque peu taciturne la plupart du temps, mais j’aime la vie que je mène, j’aime voir le monde extérieur, évoluer auprès de mes pairs. Mais cette semaine, la plus dure, la plus démoralisante de ma vie, oui cette semaine, j’étais devenu l’ombre de moi-même. Jeudi dernier, c’est à cette date que tout a dérapé dans ma vie, c’est ce jour là, en cette maudite soirée que ma vie à basculé, me donnant cette désagréable impression d’être happé loin de tout, loin de moi-même.
« Quoi ? » « Jules… mon fils, c’est… » « Dis moi, qu’est-ce qu’il se passe ? » « C’est ta mère… elle… oh mon dieu. » Mon père, mon cher père, incapable de prononcer ces mots « elle est morte », bel et bien morte, est-ce si difficile de dire que plus jamais elle ne reviendra, que plus jamais elle ne passera cette porte ? Oh oui ça l’est, mais bien plus, on ne veut pas les entendre ces mots, on les rejette. Je l’ai fait, j’ai rejeté l’idée que ma mère, la femme la plus aimante que j‘ai jamais connu, celle pour qui j’aurais donné ma vie, venait de me quitter. Je me sais égoïste, je suis le fils, celui qui prend sur lui, celui qui reste fort pour le reste du monde. Je ne le suis plus, je ne suis plus le fils fort et brave, je ne suis devenu que le fils. Et cela me ronge, comment vivre en sachant qu’une partie de moi est morte. Je n’ai jamais compris cet usage, une veillée funèbre. Pour quoi faire ? Voir cette famille que l’on ne voit jamais venir verser quelques larmes mais finalement manger comme quatre ? Voir des amis, qui ne donnent plus de nouvelles mais se permettent de « comprendre » notre douleur, ou du moins d’y « compatir ». Ma haine est née cette nuit là, à deux heure vingt quatre, lorsque j’ai su. Je ne l’ai pas ressenti tout de suite, la peine était plus forte, mais surtout le choc, je ne saurais dire ce qu’il s’est passé ensuite, je n’étais capable de rien, que ce soit de parler, de marcher, de comprendre ce qu’il se passait autour de moi, rien. Mais je sais qu’une fois à l’hôpital, lorsque nous avons appris qu’un homme saoule était rentré dans la voiture de ma mère après avoir grillé un stop, j’ai retrouvé mes moyens. J’ai senti la force me revenir à mesure que la colère montait, si forte que j’ai cru en exploser de rage. J’ai voulu le tuer, je le veux toujours, il est celui qui m’a pris l’être que j’aimais le plus au monde.
« Il restera en prison jusqu’à sa mort. » En quoi cela devrait-il nous consoler ? La prison, la mort, jamais cela ne nous rendra ma mère, jamais plus elle ne franchira cette porte, jamais plus elle ne viendra me chercher au lycée, ce sourire que j‘aime tant aux lèvres, jamais plus nous ne l’entendrons rire, jamais plus je ne sentirais son parfum autour de moi, jamais plus je ne sentirais ses bras autour de mon cou, jamais plus je n‘entendrais sa voix lorsqu‘elle me disait qu‘elle m‘aimait. Alors, qu’est-ce que la prison face à cela ? Rien, absolument rien.
©laora « Monsieur Carmichael ! » Je me retournais, faisant face à une femme habillée d’un tailleur haute couture, prenant un air supérieur face à ceux qui avait le malheur de croiser son chemin. Mais contrairement à cela, son regard était incertain face à moi, elle n’était plus sure d’elle, elle semblait hésiter, ne pas savoir si elle devait parler ou se taire. Je n’étais pas d’humeur à jouer à qui parlera le premier alors j’abrégeais son manque d’assurance, ma voix se faisant froide et distante.
« Que voulez vous ? » Elle sembla surprise par mon ton autant que par mon manque d’intérêt pour sa personne, mais cela ne dura pas, elle se reprit, toussotant légèrement elle leva les yeux vers moi.
« Je voulais vous parler de Logan, nous avons un problème. » Je soupirais, attrapant mon téléphone dans ma poche je cherchais déjà le numéro dont j’avais besoin. Mais la main de cette femme m’empêcha de composer le numéro, je relevais les yeux vers elle, ceux-ci reflétant un étonnement profond et surtout mon questionnement intérieur, était-elle devenue folle ou juste suicidaire ?
« Monsieur, il ne s’agit pas d’étouffer l’affaire cette fois, il est temps de prendre d’autres mesures, vous devez parler avec elle ! » Je fronçais les sourcils, n’ayant aucune envie d’entendre les conseils de cette femme qui n’était pas même capable d’être une avocate digne de ce nom, malgré son salaire exubérant et ses bijoux énormes et à la fois manquant totalement de classe et d’élégance, tout comme sa personne.
« Je pense savoir ce que j’ai à faire, prenez donc votre propre téléphone et trouvez là moi ! » Je n’étais décidément pas d’humeur. Comment m’en vouloir ? Aujourd’hui cela faisait dix ans jour pour jour. Dix ans que ma mère était morte, nous avait quitté, peu importe comment on formule la chose, la vérité est la même. Ce jour je le vivais mal et cela depuis dix ans maintenant, je devenais irascible, lunatique, agaçant, énervé, violent même lorsqu’on me poussait à bout.
« Mais je.. » Je virais sa main de l’écran de mon téléphone, pointant celui-ci dans sa direction j’étais en colère, mon regard la fit pâlir et je savais que mes mots n’aideraient en rien sa réaction ni son manque d‘aplomb.
« Écoutez moi bien, je ne me répèterais pas ! Trouvez Logan ou je vous fais une telle réputation que vous ne travaillerez plus jamais ni dans cette ville ni dans une autre. » Ma voix avait ce timbre à glacer le sang, et je savais que j’étais dur malgré tout, peu importe je haïssais simplement ce jour et je haïssais tout ce qu’il se passait en ce jour.